Aux premiers abords, c’est bien d’un vélo pliable 20 pouces qu’il s’agit ! Il est plus grand, plus imposant que ce à quoi je suis habitué avec les Brompton. Les tubes d’acier sont généreux et on sent toute la robustesse qui fait la joie des habitués de Brompton. C’est un vélo solide ! Le pliage est similaire : je note au passage que le moyeu arrière alourdit la portion arrière, il faut soulever plus franchement encore pour exécuter le «lancement de roue» au dépliage.
Le vélo se distingue par son pliage et sa stabilité plié : il ne s’ouvre pas indûment. Les pentures sont revues et corrigées : on ne tourne que quelques tours pour les ouvrir ou fermer. Le guidon/potence se laisse tomber sur un «attrape-guidon» différent. C’est doux et silencieux.
Ces roues plus grandes et surtout les freins à disque hydrauliques permettent un choix de pneumatique plus étendu. On pourra installer des pneus plus larges, plus ou moins lisses.
Le guidon est large, avec un léger rehaussement. Il est joliment intégré à ce vélo, avec une pièce de potence élégante. Le «poste de pilotage» est épuré, agréable à l’œil. Ça part bien.
Et sur la route, ça donne quoi ?
J’essaie de ne pas vous abreuver du même discours de commercialisation que je trouve simpliste. Sincèrement, je ne goûte que peu la projection vers la «gravelle». Le Brompton G Line est définitivement polyvalent et il est manifestement capable de vous accompagner sur des sentiers ou des rangs rocailleux. C’est la définition littérale du vélo de gravelle, ou tout chemin, est-ce que ça en fait pour autant un tel vélo ? Je ne sais pas encore tout à fait, mais je ne vois pas pourquoi ce vélo serait plus approprié pour aller camper qu’un Trek 520 ou un bon Marinoni. Je crois que pour profiter pleinement de cet aspect «gravelle», il nous faudrait un réseau de train ou d’autobus qui nous permette de voyager vers la nature qu’on souhaite «vivre à vélo». LÀ, le vélo pliable prendrait une toute autre dimension. En Amérique du nord, je ne peux pas mettre plus de G Line dans ma Communauto qu’avec mon support Seasucker !
En fait, on s’en «fout» un peu de la catégorisation du vélo. Le résultat quand j’enfourche le vélo, c’est qu’il est très cool à rouler. Très agréable. Il est confortable, assez silencieux -une note que les spécialistes Brompton relèvent-, il donne confiance. C’est un très chouette vélo!
L’effet «gros pneus» est manifeste : le vélo semble plus pardonner les aspérités de nos routes. Mon cerveau et mon corps me transmettent ensuite des infos intéressantes : les points de contact sont très réussis. Poignées et pédales se font remarquer positivement. C’est la bonne taille, la bonne construction. Le guidon large renforce le sentiment de stabilité et de contrôle du vélo.
8 vitesses… Une plage de ratios pratiquement jamais vu sur un Brompton ! Le moyeu Shimano Alfine est efficace, on a bien du plaisir à pouvoir «mouliner» dans une montée vers le Mont Royal ! À Sherbrooke ou à Québec, ce sera vraiment apprécié !
C’est sûrement là que se dessine pour moi l’utilité de ce Brompton G Line. On pourra le conseiller à tout le monde au pays, presque sans réserve. Comme les excellents pliables de Tern, le G Line s’inscrit dans une diversité d’usages.
Les Brompton n’ont pas été conçus comme outil de voyage. Pourtant, c’est bien ce que de nombreuses personnes ont fait au fil des ans : voyager avec leur Brompton. Le G Line, dans cette perspective, offre plus. On pourra toujours ajouter les bagages avant et une remorque Travoy à l’arrière.