Dans le monde du vélo, on parle fréquemment de la «transmission». Ça nous parait évident, mais «les évidences peuvent maintenir l’ignorance». Aussi, avons-nous décidé de nous attaquer à la transmission dans notre rubrique «mot du jour».
Qu’est-ce ? Quelles conséquences sont liées au choix de la transmission ? Comment y faire attention ? Comment l’entretenir ?
Transmission : tentatives de définition
La magie du vélo c’est de transformer l’énergie d’un humain en déplacement. La transmission, c’est la baguette magique. Malgré une grande simplicité, ce mécanisme à traversé les époques sans grande modification de fond, gage d’un design efficace.
En quoi consiste cet ingénieux système ? Partant du moteur le plus écolo qui soit, vous et deux pédales, les «manivelles» posées sur un «pédalier» entrainent une chaine ou une courroie. La chaine vient tourner autour d’un engrenage nommé «pignon». À son tour, le pignon fixé sur le moyeu de la roue arrière produit la rotation de cette dernière. Ce système simple fut bonifié par la merveilleuse invention du «dérailleur» qui, comme son nom l’indique, envoie sur d’autres rails (d’autres pignons) la chaine afin de modifier le «braquet» de pédalage.
La transmission c’est ainsi l’ensemble des pièces qui permettent à vos jambes de faire avancer le vélo. Parmi ces pièces on peut compter : le pédalier, les pédales, la chaine, le ou les pignons. Les leviers de changement de vitesse, les dérailleurs avant et arrière, la cassette, le jeu de pédalier peuvent aussi entrer dans la catégorie. Lorsque l’on parle de «transmission» comme argument de vente, on va plutôt évoquer la qualité des leviers de changement de vitesse et des dérailleurs avant et arrière.
Quelle importance donner au choix de transmission ?
Lorsque vous achetez un vélo ayant une «meilleure transmission», vous vous assurez de plusieurs conséquences.
Premièrement, la satisfaction lors de l’utilisation.
Votre plaisir lorsqu’il s’agit de transmission provient du confort et de l’efficacité. Avec des meilleurs leviers, vous obtenez des changements de vitesses plus précis. Avec un meilleur dérailleur arrière, cette précision se traduit par une efficacité plus importante : la chaine monte mieux et descend mieux sur les pignons. Avec une meilleure transmission, vous obtenez des pièces plus durables, c’est-à-dire que la qualité de ces changements de vitesses sera constante plus longtemps.
Deuxièmement, la fiabilité.
Une meilleure transmission restant plus constante dans le temps, vous gagnerez ainsi en fiabilité. Quoi de plus déplaisant lorsque vous êtes un peu en retard le matin que d’avoir à «ramasser» votre chaine pour la remettre sur ses pignons ? C’est sale, c’est plate… Vous ne voulez pas ça.
Avoir un dérailleur Shimano XTR ne prévient pas forcément du «déraillement» mais les probabilités que ça arrive sont quand même plus faibles qu’avec un dérailleur d’entrée de gamme.
Vous souhaitez un vélo «sans souci» ? Optez pour une transmission à courroie !
Quel entretien ?
L’un des deux devoirs du cycliste envers sa monture, c’est de lubrifier sa chaine. Le deuxième est de garder ses pneus à la bonne pression.
Comment lubrifier la chaine ? Optez pour une huile spécialement conçue pour cela. Choisissez parmi des produits plus ou moins visqueux. Un lubrifiant plus gras, plus épais tient plus longtemps et lubrifie en profondeur. Vous utiliserez ce genre de lubrifiant si vous ne voulez pas répéter le processus trop souvent. Si vous roulez à l’année longue, ne soyez jamais avare d’huile et surtout, préférez les plus visqueuses.
Les lubrifiants plus liquides sont intéressants car ils agrègent moins de saletés sur la transmission. Cependant, ils disparaissent plus rapidement. Il faut donc répéter l’opération très souvent pour un usage urbain.
Apposez l’huile sur la chaine et faites tourner les manivelles plusieurs tours en pédalant en arrière. Ainsi vous appliquez l’huile sur l’ensemble de la chaine. Changez de vitesse pour assurer une lubrification des pignons. Enfin, passez une guenille en faisant de nouveau tourner en arrière les manivelles. Ceci permet d’ôter l’excédent et garde votre transmission plus propre plus longtemps.
Glossaire
Cassette : une cassette est un ensemble de pignons que l’on «glisse» sur un axe appelé «corps de cassette». C’est dans le corps de cassette que se situe les roulements (les billes de roulement). Ainsi, ce sont bien des pièces différentes qui agissent ensemble. Ceci augmente l’efficacité, permet le gain de poids, plus ou moins de rigidité, etc… Des technologies et mécaniques qui vous donnent plus de qualité, plus de durabilité qu’une roue libre.
Roue libre : le principe des pignons, mais ne se détachant pas l’un de l’autre. La roue libre est un bloc qui vient se visser sur le moyeu. Le roulement de la roue-libre (les billes de roulement) font partie du bloc.
Chaine: ensemble de maillons «connectant» le pédalier aux pignons. Une chaine s’use : il faut la changer régulièrement. Plus vous laissez une chaine s’user sur votre vélo, plus votre transmission s’use au complet. Il est plus simple et moins coûteux de changer juste une chaine que la transmission «chaine, cassette, pédalier». Car tout cela s’use en famille, mais pas à la même vitesse. La chaine s’use plus vite que la cassette, et la cassette s’use plus vite que les plateaux de pédalier. Il existe des chaines de différentes largeurs : une chaine 10 vitesses n’est pas aussi large qu’une chaine de 8 vitesses, mais pas aussi étroite qu’une chaine de 11 vitesses. La compatibilité de la chaine est primordiale pour que votre transmission fonctionne au mieux.
Dérailleurs : les dérailleurs permettent le changement de vitesse. Vous n’allez pas forcément plus vite ou plus lentement. Au contraire, lorsque l’on parle de changement de vitesse, on parle plutôt d’un changement de braquet ou de ration de pédalage. Les dérailleurs également ont leurs règles de compatibilité : vous pouvez utiliser un dérailleur 10 vitesses pour une cassette 9, mais l’inverse n’est pas vrai!
Pédalier: le pédalier est la pièce retenant les manivelles, les pédales et les plateaux ensemble. Posé sur un jeu de pédalier, c’est la «roue» qui tourne et qui transmet votre force physique à la chaine et aux roues. C’est en tournant le pédalier que vous avancez.
Leviers de vitesse : là-encore des pièces primordiales sur votre vélo. Servant donc à changer de vitesse, ou modifier votre braquet, les leviers sont situés sur votre guidon et tirent ou relâchent les câbles de dérailleurs. En ajoutant de la tension, les leviers font monter le dérailleur sur la cassette arrière, tandis qu’en relâchant de la tension dans le câble, le dérailleur redescend. La compatibilité est primordiale et implique le nombre de vitesses, la capacité de tirage du câble, etc… Vous pouvez avoir le meilleur dérailleur arrière du monde, si vous êtes équipés des pires manettes… le résultat sera médiocre !
Braquet ou Ratio ou développement : trois termes plus ou moins synonymes pour parler d’une chose simple à comprendre mais difficile à expliquer ! Le braquet, c’est le rapport entre le nombre de dents du plateau du pédalier et le nombre de dents du pignon de la roue arrière. Lorsqu’on vous dit que vous êtes en 44-16, cela signifie que votre chaine est sur un plateau avant de 44 dents, et sur un pignon arrière de 16 dents. Votre ratio (ou braquet) de pédalage est alors de 44/16, soit 2,75.Le développement, c’est la distance en mètres parcourue à chaque tour de pédalier, en fonction du braquet engagé. Le développement se calcule comme suit : (nb de dents du plateau avant/nb de dents du pignon arrière) x circonférence de la roue. Ainsi avec une roue de 26″ et des pneus de 2″ de large, sur un braquet de 44-16, vous avanceriez de (44/16)x2114mm = 5813,5mm. Soit 5,81m par tour de pédalier. Plus votre ratio de pédalage sera élevé, plus cette distance sera grande. Simple, non ? Attention, un «gros braquet», ça prend des mollets pétillants et des genoux en pleine santé ! On préfère vous conseiller la souplesse et de toujours employer le ratio adéquat : pour repartir de la lumière un plus petit braquet, pour gravir un faux-plat montant un braquet plus important, pour descendre l’avenue du Parc, un braquet de champion !
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-> Courroies de kevlar et moyeux internes.