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Le fléau du vol de vélo est un frein au développement des affaires dans le monde du vélo. Pas l’inverse.

Pourquoi en parler en ces termes ? Parce que l’on pourrait croire qu’un magasin de vélo se réjouisse de vendre un vélo neuf à quelqu’un qui s’est fait volé son vélo… et même, de lui vendre le même vélo trois mois après. Pourtant, c’est tout sauf une réalité pour Dumoulin Bicyclettes. La vérité est que nous vendons moins de vélo, des vélos de moins haute valeur, à cause du vol de vélo.

Ce phénomène est néfaste pour notre mission : faciliter l’adoption et la pratique du vélo comme mode de transport. C’est néfaste pour notre économie également.

Conséquemment, nous prenons toutes les mesures possibles en notre pouvoir pour contrer cela. L’une de ces mesures étant de mobiliser les administrations publiques pour offrir des infrastructures à la hauteur de l’enjeu. Durant les dernières années, les paliers de gouvernements ont dépensé des sommes considérables pour lutter contre le vol de véhicules. Des investissements sont réalisés en ce sens pour le vélo, mais tellement, tellement moins.

Il est temps que ça change. En attendant, voici pourquoi le vol de vélo est une mauvaise chose pour Dumoulin Bicyclettes.

Le vol de vélo cette plaie

Tous les cyclistes urbains du monde se trouvent confrontés avec cette ineptie et cette trahison. Que de frustrations ! Que de colère et surtout, quel frein à la pratique du vélo en ville.

Un enjeu pour la communauté cycliste

Le vol de vélo cause du stress et de l’anxiété pour toutes les personnes qui utilisent ce mode de transport. Si on arrive à se tranquilliser et qu’on utilise différentes méthodes pour se prémunir des voleurs, il n’en demeure pas moins que c’est une pensée récurrente : «est-ce que je peux vraiment laisser mon vélo ici?», «hmmm… est-ce que ce poteau est solide?», «suis-je assez loin du métro». Tout comme c’est une plaie pour les automobilistes (qu’il nous arrive aussi d’être), une pensée néfaste, c’est un problème pour les cyclistes.

Ceux-ci s’empêchent souvent d’adopter les bons outils pour se déplacer efficacement. Par exemple, une jeune femme travaillant à 12 kilomètres de son domicile pourrait facilement utiliser un vélo électrique pour faire cette distance. Ce serait un succès énorme pour toute la société. Cependant, comme elle n’a pas de place sûre et surtout qu’elle a peur, elle ne prendra pas ce moyen de transport. L’exemple du genre est anodin, ça pourrait très bien être un jeune homme.

Ce que l’on constate, c’est que beaucoup de personnes préfèrent «rouler sur une vieille réguine», inconfortable, qui roule mal, moins sécuritaire, que d’adopter un meilleur vélo. Entendons-nous ici, un meilleur vélo ne signifie pas forcément pour nous un vélo neuf, de Riese&Müller par exemple. Un meilleur vélo peut simplement être un vélo à la bonne taille, avec une tige de selle qui n’est pas figée, des freins qui fonctionnent très bien à l’avant et à l’arrière, des garde-boue, etc.

Comme pour de nombreuses autres choses, il existe une profonde inégalité face au vol de vélo. Bien sûr, tout le monde est susceptible de se faire voler son vélo. Il arrive qu’on nous compte des histoires d’horreur du genre, «on m’a piqué les six vélos de la famille dans mon garage, alors qu’il était barré». Cependant, il est indéniable qu’il existe une géographie du vol de vélo et que l’on a moins de chance de se faire voler son vélo s’il est à l’abri d’un garage, dans une cour sécurisée, dans un cabanon, que si il est barré dehors parce que l’on est locataire et que l’on ne dispose pas d’un autre choix que de le laisser sur la rue.

Nous sommes convaincus que cette iniquité est également un frein majeur à notre croissance économique et un malus pour l’ensemble de notre société.

Un enjeu pour les détaillants

Le vol de vélo est conséquemment un enjeu de taille pour les détaillants indépendants qui vivent du vélo seulement. C’est un frein économique fort, un dégoût qui rebute à venir voir ces commerces essentiels dans les communautés.

Retenons aussi que c’est un enjeu pour la société : si on coupe une partie du plaisir à vélo, à savoir, la sécurité ou le sentiment de sécurité par rapport à son moyen de transport, il y a fort à parier que l’on arrête de faire du vélo à terme. Or, la société dans son ensemble bénéficie d’une population qui se déplace à pied et en vélo.

Contre le vol de vélo

Le vol de vélo est un frein à notre activité économique

Dumoulin Bicyclettes offre des solutions de transport. Nos valeurs sont toutes entières tournées vers le déplacement doux et non polluant. C’est la raison de notre existence.

Soyons clairs, nous vendons beaucoup de cadenas, parce que c’est un élément essentiel pour conserver sa propriété. Personne ne penserait à blâmer les serruriers de vendre des serrures. Philosophiquement, croyez-bien qu’on se réjouirait de vivre comme en Finlande, où, par exemple, les campus des universités ont des parvis remplis de vélos juste mis là, sur la béquille, avec un cadenas de cadre.

Ainsi nous vendons beaucoup de cadenas. Et nous insistons pour que vous preniez les meilleurs qui soit, pour que les risques se réduisent. Combien de fois entendons-nous «ah mais ça vaut le prix de mon vélo!»  ? Tous les jours, plusieurs fois par jour. Nous en sommes bien conscients, cependant, c’est un équipement plus que primordial pour qui souhaite se déplacer en vélo.

Pourtant, tout ce chiffre d’affaire relié à la vente de cadenas n’accote pas le chiffre d’affaires que nous manquons parce que nos clients ne souhaitent pas «investir» plus dans le vélo. Si vous lisez l’illustration ci-dessus, vous comprendrez.

Pour Dumoulin, les pertes sont en ventes de vélo de plus haute valeur, en vente d’équipements, en vente de service (oui, aussi : «je ne veux pas trop mettre d’argent sur mon vélo, je vais me le faire voler sinon»).

L’objectif de ce texte est d’une part de démystifier les raisonnements fallacieux reliés aux bénéfices qu’un détaillant de vélo pourrait tirer du vol de vélo. D’autre part, c’est aussi un texte qui est un cri du cœur. Les pouvoirs publics doivent protéger la communauté cycliste au même titre que les automobilistes. La véloconomie mérite aussi sa part d’investissements et de considérations politiques.

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