Tous les cyclistes urbains du monde se trouvent confrontés avec cette ineptie et cette trahison. Que de frustrations ! Que de colère et surtout, quel frein à la pratique du vélo en ville.
Un enjeu pour la communauté cycliste
Le vol de vélo cause du stress et de l’anxiété pour toutes les personnes qui utilisent ce mode de transport. Si on arrive à se tranquilliser et qu’on utilise différentes méthodes pour se prémunir des voleurs, il n’en demeure pas moins que c’est une pensée récurrente : «est-ce que je peux vraiment laisser mon vélo ici?», «hmmm… est-ce que ce poteau est solide?», «suis-je assez loin du métro». Tout comme c’est une plaie pour les automobilistes (qu’il nous arrive aussi d’être), une pensée néfaste, c’est un problème pour les cyclistes.
Ceux-ci s’empêchent souvent d’adopter les bons outils pour se déplacer efficacement. Par exemple, une jeune femme travaillant à 12 kilomètres de son domicile pourrait facilement utiliser un vélo électrique pour faire cette distance. Ce serait un succès énorme pour toute la société. Cependant, comme elle n’a pas de place sûre et surtout qu’elle a peur, elle ne prendra pas ce moyen de transport. L’exemple du genre est anodin, ça pourrait très bien être un jeune homme.
Ce que l’on constate, c’est que beaucoup de personnes préfèrent «rouler sur une vieille réguine», inconfortable, qui roule mal, moins sécuritaire, que d’adopter un meilleur vélo. Entendons-nous ici, un meilleur vélo ne signifie pas forcément pour nous un vélo neuf, de Riese&Müller par exemple. Un meilleur vélo peut simplement être un vélo à la bonne taille, avec une tige de selle qui n’est pas figée, des freins qui fonctionnent très bien à l’avant et à l’arrière, des garde-boue, etc.
Comme pour de nombreuses autres choses, il existe une profonde inégalité face au vol de vélo. Bien sûr, tout le monde est susceptible de se faire voler son vélo. Il arrive qu’on nous compte des histoires d’horreur du genre, «on m’a piqué les six vélos de la famille dans mon garage, alors qu’il était barré». Cependant, il est indéniable qu’il existe une géographie du vol de vélo et que l’on a moins de chance de se faire voler son vélo s’il est à l’abri d’un garage, dans une cour sécurisée, dans un cabanon, que si il est barré dehors parce que l’on est locataire et que l’on ne dispose pas d’un autre choix que de le laisser sur la rue.
Nous sommes convaincus que cette iniquité est également un frein majeur à notre croissance économique et un malus pour l’ensemble de notre société.
Un enjeu pour les détaillants
Le vol de vélo est conséquemment un enjeu de taille pour les détaillants indépendants qui vivent du vélo seulement. C’est un frein économique fort, un dégoût qui rebute à venir voir ces commerces essentiels dans les communautés.
Retenons aussi que c’est un enjeu pour la société : si on coupe une partie du plaisir à vélo, à savoir, la sécurité ou le sentiment de sécurité par rapport à son moyen de transport, il y a fort à parier que l’on arrête de faire du vélo à terme. Or, la société dans son ensemble bénéficie d’une population qui se déplace à pied et en vélo.