Je me suis gâté. Avant la fête des pères ! Depuis quelques semaines, j’ai le plaisir de rouler un Yuba Boda Boda V3. Vélo cargo familial, compact, passe-partout, il me permet d’emmener mon fils dans mes petites et grandes promenades autour de la maison. Plus tard, il nous servira à le conduire à la garderie, puis à l’école.
Le Boda Boda c’est mon nouveau vélo de ville. Tout simplement ! Adapté à mes besoins, il me permet de me rendre au travail en une quinzaine de minutes, de faire le marché avant de repartir à la maison, de promener Marius quand je le veux. Ce vélo a étendu nos possibilités.
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C’est un mardi de mai. Le temps est superbe depuis quelques jours et la chaleur printanière nous permet d’entrevoir les bonheurs estivaux. Ça me rappelle aussi (un peu douloureusement) que les bébés n’aiment pas trop ça. Marius, mon fils, vous l’aurez compris, se réveille vers 6h15. Je prends mon quart de veille. Ce petit-là est encore fatigué, autant que son père, mais ne sait quoi faire. Il se sent las. Au bout d’une demie-heure de jeu, de rampage à quatre pattes et de pleurnicheries, je décide de sortir et de profiter du matin.
Ni une, ni deux, après quelques préparatifs, (notamment le biberon de monsieur), nous voici partis. Direction le parc Laurier. Le soleil est franc, l’air est doux et c’est un plaisir que de rouler aux côtés des journaliers sur les pistes cyclables, au milieu des joggeurs. Marius savoure. Je me délecte.
Moment de grâce.
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Le Yuba Boda Boda est vif pour un vélo de cette envergure. Je me faufile aisément à travers le trafic du matin et me projette vers la merveilleuse véloroute est-ouest de Des Carrières. Pas de lumière, pas de stop. Rien que du petit gravier qui se soulève en une poussière grise sous les pneus. J’admire les nouveautés de la nuit laissées là gratuitement par les artistes de la rue. Je constate que les grillages se font toujours autant arracher. Ça fait plus de 50 ans que ça dure (témoignage de mon beau-père à l’appui) et aucune politique n’a décidé de créer une ou deux passerelles pour traverser la voie ferrée. Je me perds un peu dans ces considérations. Le Parc Laurier est en vue.
Moment d’intériorisation.
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Il est 7h30 du matin. Des jardiniers sont occupés à parfaire les parterres. Le soleil perce à travers les branches des arbres. Certains courent, d’autres utilisent les installations «Trekfit». Le matin se met en route. Tranquillement mais sûrement. Je cherche un café (pas si facile que ça à trouver à cette heure). Finalement, c’est à la Brûlerie St-Denis que je trouve mon bonheur. Pendant que la charmante barista prépare le breuvage, tout en douceur, Yves… ce cher Yves de Radio-Canada me lance une dédicace. Il évoque des embouteillages sur Repentigny, une situation difficile dans l’Est… et le beau-temps, les pistes cyclables pleines et même un papa avec son fils se promenant. Vous connaissez sûrement ce moment… On parle de vous à la radio, vous en êtes certains. Tout l’indique. Les signes parlent : je n’écoute jamais radio-canada le matin, les chroniques sur la circulation m’énervent (entre autres choses). Pourtant, je vois cette affiche me disant que Gravel veut m’envoyer sur les Ramblas de Barcelone. Et là, Yves Desautels me parle. À cet instant, je suis sûr que c’est à moi qu’il fait référence. Zlatan, on est tous des légendes.
Moment de gloire.
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Nous nous installons sur une table de pique-nique. Je bois mon café, mange ma viennoiserie et en fait profiter un peu Marius (chut, secret papa-fils). Je sors le biberon, Marius boit. On regarde tous les deux autour de nous. Les jardiniers, les gens qui passent, les abeilles qui volent dans le soleil. Ça fait du bien de manger. Tiens, du bruit. Un camion citerne au milieu du parc ? Que se passe-t-il ? Interrogations. Curiosité. Scepticisme. Soudain, le vacarme d’une pompe. Ce camion n’est pas là pour vider une fosse septique. Au contraire, il nous envoie des effluves fort agréables : du cèdre. Ah ! C’est comme ça qu’on ajoute du paillis de cèdre autour des jeux d’enfants !
Moment de découverte.
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Nous fuyons un peu le bruit. Marius commence de toute manière à montrer des signes flagrants d’épuisement. Un vacarme peut facilement succéder à un autre ! Sur la piste cyclable, nous rencontrons un ancien collègue. Ça faisait longtemps ! «Salut Arthur, on se revoit bientôt». Au plaisir. Vite vite, le petit s’endort. Je bénis ma transmission hyper adaptée. Je glisse les vitesses instantanément et j’ai le braquet idéal. Mes freins hydrauliques sont un bonheur : ils me permettent de contrôler avec assurance la puissance du freinage. Mes pneus larges absorbent les chocs. Tout est doux sur ce vélo. Trop. À quelques encablures du but, je sens sa tête dans le bas du dos. Marius s’est laissé allé. Zut ! un peu trop vite, il faut que je termine la balade en lui maintenant la tête. Désavantage du Yepp Maxi. Il n’est pas conçu pour les siestes. Peu importe, deux minutes après, je suis dans notre cour, je détache le petit et le mène au lit. Il est 8h30. J’ai l’impression d’avoir déjà accompli une journée entière. Pourtant elle ne fait que commencer. Je ne suis plus fatigué, j’ai la tête plein de belles choses, le coeur remplit d’émotions positives.
Moment de contentement.
Je pars pour la boutique. J’ai l’heur de prendre mon temps. J’ouvrirai de bonne heure.
Moment père-fils de qualité. Bon courage à tous ceux qui s’enferment dans un habitacle de métal pour vivre de tels moments !
Pierre-Marie, co-propriétaire de Dumoulin Bicyclettes